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Artiste en constant déplacement, sans atelier fixe, Gabriel Orozco (1962, Jalapa, Mexique) rejette les identifications nationales pour puiser son inspiration dans les lieux où il vit et voyage
Images universelles, ses oeuvres s'appréhendent de façon sensible et sensuelle. Cette exposition est la première que le Centre Pompidou consacre à Gabriel Orozco et la seule présentation de grande ampleur de son travail en France.
L'artiste s'est étroitement impliqué dans la conception d'un parcours jalonné de quatre-vingts oeuvres, dont beaucoup n'ont encore jamais été montrées en France.
Les oeuvres d'Orozco composent un univers caractérisé par un vif intérêt pour les éléments du paysage urbain et du corps humain, comme pour les incidents du quotidien et du familier. Ils nourrissent son travail dont la poésie est celle du hasard, du paradoxe, et qui brouille les frontières entre l'objet d'art et l'environnement quotidien, entre l'art et la réalité.Le mouvement, l'expansion, la circularité, l'articulation entre géométrique et organique sont aussi des constantes qui animent sa recherche plastique depuis plus de vingt ans.
Occasion inédite de découvrir sa pratique, ouverte, évolutive, aux échelles et médiums variés, l'exposition montre toute l'étendue de son travail : photographies, sculptures, objets reconfigurés, dessins et peintures géométriques, des oeuvres emblématiques aux pièces moins connues ou très récentes, comme les sculptures réalisées à partir de troncs trouvés dans le désert mexicain.
Gabriel Orozco propose ici un dispositif fondé sur l'idée de l'atelier : les oeuvres sont disposées avec la plus grande simplicité,comme à l'instant de leur création, avant l'incorporation dans « l'appareil muséographique ». Le vaste plateau de la Galerie sud est laissé « grand ouvert » : les parois vitrées qui donnent sur la ville ne sont pas occultées. Cette prise directe avec la rue fait écho à un oeuvre dans lequel l'espace public tient une place privilégiée. Les petites sculptures sont placées sur des étals de marché usagés, comme My Hands Are My Heart (1991) qui évoque le rapport au corps et est constitué d'une boule d'argile en forme de coeur conservant l'empreinte des doigts de l'artiste, en écho à un diptyque photographique révélant son processus d'élaboration.
Dans Horses Running Endlessly (1995), jeu d'échecs agrandi, tous les pions sont des cavaliers et le jeu - ainsi subtilement altéré - produit de nouvelles trajectoires, créant un motif circulaire sur l'échiquier. Sur les murs sont exposés des peintures, des photographies, des dessins et autres oeuvres sur papier. La sélection de photographies du début des années 1990 relève de deux catégories : des images résultant d'une intervention éphémère de l'artiste qui manipule des objets pour en faire des assemblages poétiques ou humoristiques, et des instantanés simples d'éléments glanés dans l'espace public. Des dessins montrent l'intérêt d'Orozco pour l'organique, la forme du cercle, l'expansion et le cosmos aux côtés des Atomists (1996), une série de photographies de sportifs découpées dans les journaux, sur lesquelles l'artiste a imprimé des formes circulaires, obtenues par grossissement des points de trame utilisés dans le procédé d'impression et peints ensuite à la gouache, préfigurent les peintures géométriques abstraites réalisées à partir de 2004.
L'artiste travaille souvent à partir d'objets trouvés, parfois de déchets, qu'il reconfigure, dans une subtile économie de moyens, se décrivant comme un « consommateur de tout ce qui est à portée de main et un producteur de ce qui existe déjà ». Les Working Tables (1990-2000, Centre Pompidou) : une collection d'objets trouvés, modelés, et des maquettes d'oeuvres, témoignent de dix années d'expérimentations. Les plus grandes sculptures, posées au sol, sont nées d'une stratégie de l'extraction et de la reconfiguration à l'oeuvre chez Orozco : l'artiste ne détourne pas l'objet de sa fonction originelle ; il le réinterprète. La DS (1997) est une voiture Citroën DS découpée dans le sens de la longueur et réassemblée. Dans cette oeuvre, comme dans Elevator (1994), l'artiste opère une réduction d'un espace usuel et quotidien, qui se trouve altéré et pris au piège de sa fonction. Ailleurs, plusieurs sphères reposent à terre ; parmi elles Yielding Stone (1992), une boule de Plasticine qu'Orozco a fait rouler dans les rues et qui a agrégé les débris rencontrés en route. Dans l'espace d'exposition, elle continue sa collecte, attirant la poussière et se composant ainsi indéfiniment, à l'image de l'oeuvre d'Orozco, en constante transformation.