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architexts ISSN 1809-6298


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KROLL, Lucien. Manifesto: Lente mutation des politiques d’habitats. Arquitextos, São Paulo, dates.year 02, n. 018.04, Vitruvius, dates.nov 2001 <https://vitruvius.com.br/revistas/read/arquitextos/02.018/830/fr>.

Origine

Le mouvement moderne est né de désirs: d’abstraction, de nouveauté, de rationnel, d’artificiel, d’ordre manifeste, de fascination technique, d’émerveillement devant la libération de l’homme nouveau, de foi dans la science et sa brutalité, de militarisme, d’œuvres définitives, de la plus grande échelle d’objets possible et surtout de la centralisation de l’autorité entre les mains de politiques, de fonctionnaires et de techniciens, tous généreusement décidés à faire le bonheur des "gens" alors que ceux-ci avaient l’habitude de décider de leur paysage depuis quelques millénaires: les voilà réduits au silence.

Et de refus: de la tradition, de l’émotion, du chaos et du désordre, de l’irrationnel, du sentimental, de l’inconscient et du subconscient, de l’obscurité du Moyen-Âge, de l’influence inavouée du corps humain, de la confiance dans les décisions de groupes de laïcs, dans l’autogestion tranquille de groupes constitués, etc.

Le contemporain nous réconcilie: Le “contemporain” est non rationnel mais relationnel par intelligence et cœur, ethnologique, amateur de l’intelligence créative du Moyen-Âge, homéopathique, holiste, évolutionniste, de petite échelle, curieux d’ethnologie et de culture plus que d’ingénierie, anti-autoritaire: il faut d’urgence aider nos décideurs actuels à bien le comprendre…

Subsidiarité de décisions

En matière de paysage à habiter, deux attitudes s’opposent diamétralement aujourd’hui. La première, centralisée est à l’image de la royauté, du suffrage universel de type XIXe siècle, de la technocratie et maintenant de la mondialisation financière. Tout se décide au sommet et s’impose à la base.

L’attitude la plus récente est ramifiée: c’est celle de la subsidiarité où les détails s’agglomèrent spontanément en groupes qui, à leur tour, forment des ensembles plus conséquents et ensuite encore, à d’autres échelles successives de décisions selon la teneur des questions. C’est très comparable à l’organisation de groupes psychologiques…

Elle est l’inverse de la première et elle produit inévitablement une image également inverse. Voilà donc comment s’aperçoit l’avenir: il impose à tout dirigeant un rôle de serviteurs attentifs et non plus d’autorité sourde et brutale.

Subsidiarité de composition

Une composition d’espace habité ne peut être que l’image fidèle de son système de décision: une décision centralisée produit une image autoritaire et homogène: tous les détails obéissent à l’ordre d’ensemble.

Une décision ramifiée par échelons subsidiaires propose une image complexe, hétérogène, évolutive, coopérative et d’échelles successives. Cette tendance dérive de la subsidiarité: on en a beaucoup bavardé lors du traité de Maastricht, puis, subitement plus jamais après la signature ! C’est une sorte de définition du fondement de la démocratie.

Ceci est très évident: tant que l’architecture recherchera l’homogénéité, la répétition d’éléments identiques, la discipline des matériaux, la symétrie, les caractères immuable et intransformable, les trois unités théâtrales (d’action, de lieu et de temps), elle restera "militaire" et ne saura exprimer une société complexe, créative, mobile et démocratique: elle ne pourra être, par définition, que totalitaire. C’est bien la situation que nous vivons de nos jours.

Motifs

L’architecte seul, ne peut quitter cette image pesante d’autorité: il doit intérioriser le “désordre” des usagers.

Soit par participation chaude, (au moins au moyen d’échantillons habitants significatifs).

Soit par étude objective de la complexité des habitants (une ethnologie respectueuse) tels qu’ils sont et non tels qu’on vaudrait qu’ils soient (comme toujours…) et éviter de les réduire à une moyenne insignifiante.

Soit en se faisant lui-même pluraliste et, par empathie, deviner une forme compatible avec la forme à laquelle des habitants réels pourraient spontanément aboutir.

Parallélismes

Dans ces cas d’aménagements de paysages à habiter, les actions et les déclarations trop démonstratives font reculer les participations ordinaires: seules des attitudes feutrées et patientes (même si le résultat est révolutionnaire) peuvent aboutir tranquillement et sans pour autant oublier ou énerver l’opposition fondamentale à l’attitude autoritaire !

Toutes proportions gardées, cette évolution est parallèle à la confrontation Davos/Porto Alegre: la vraie différence se situe dans la volonté de chacun de nos intervenants de la voir comme une aide à la recherche d’un équilibre écologique que les gouvernants sont souvent incapables de décider ou même d’apercevoir dans leur crainte de laisser aller un désordre qu’ils contrôleraient plus. Et même si les raisons fondamentales sont identiques, il s’agit plutôt d’une aide à la décision de “d’ignorants de l’art de bâtir” que de contestation violente, donc une démarche d’apparence paisible et d’efficacité lente.

Prophètes

Il nous faut solliciter l’aide amicale des visionnaires, en complément: par exemple, Ecologist, Attac, Monde Diplomatique, Amis de la Terre, syndicats, Greenpeace, Confédérations Paysannes (José Bové), les ONG de la spécialité car il est urgent de mieux ressentir toutes les expressions de la société civile en marche…

Résultat sur le paysage bâti récent

Cette idéologie moderne de l’habitat est monstrueuse: elle a produit le “parc immobilier préfabriqué” dans tous les pays. Et, dans les seuls pays de l’Est, 170.000.000 de personnes (sur)vivent dans 70.000.000 de logements préfabriqués… et ils s’écroulent tous en même temps (le Tchernobyl de l’habitat social). Cet habitat est impardonnable à tous les points de vues: spirituel, culturel, environnemental, technique, habitable, civilisationnel, économique, sociable, architectural, urbanistique, etc.

Moyens

démolir: impossible, scandaleux, désespéré, et inhumain,

transformer: impayable et il faudra un siècle…

faire évoluer: le recouvrir au moyen des ajouts qui se proposent au fur et à mesure des années, affirmer une culture contemporaine “populaire” et partagée par le grand nombre, de façon multiculturelle (mélange des cultures géographiques et des générations), de basse technicité (adaptée). Le projet est décentralisé, émotionnel, amical envers l’environnement (les trois éléments associés: social, psychologique & physique), non-nostalgique d’un passé mythique: il se prépare un paysage futur qui pourra motiver activement les générations montantes, déjà frustrées par la qualité hideuse de leur héritage…

Action

Réflexions, diffusion, études de prototypes à analyser et à corriger, construction de groupes reliés au contexte, petite échelle, participation chaude d’habitants réels, usage simultané des outils techniques et organisationnels les plus fins et les plus récents.

Libération de l’idéologie de la marchandisation pour laisser émerger des désirs de re-connaissance de l’Autre, d’équité universelle “en progrès”, d’économies matérielles par la cessation des conflits meurtriers (ils coûtent plus cher que l’alimentation!).

Styles

S’il n’existe pas de style d’architecture et d’urbanisme spécifique à l’écologie (des styles doivent rester locaux!), certains pourtant y sont brutalement incompatibles: une architecture humanisée ne peut exprimer cette auto-colonisation par la marchandise mondialisée! Seule une implication spirituelle peut l’exprimer.

Unanimités

L’impulsion écologique est toujours contagieuse: elle réussit à souder des équipes de partenaires hétéroclites: ils deviennent alors généreux. On le vérifie toujours à l’expérience.

Fatalités corporatives des concepteurs

Pour réaliser, les urbanistes et les architectes sont contraints d’obéir à des maîtres d’ouvrages publics ou privés. Seuls, ils ne sont rien, ils en dépendent corps et âme. Parfois, ils en trouvent qui soient héroïques, ils peuvent opérer dans le sens d’une démocratie et non s’enfermer tristement dans la politique publique toujours technocratique, ou privée très souvent commerciale.

Quelques tentatives ont montré des possibilités de groupements d’habitants “hors système”: elles se sont vite essoufflées pour des motifs de concurrence avec les institutions, de financement à bricoler dangereusement, de conflits avec certaines administrations qui voient d’un mauvais œil des "amateurs" sans pouvoir, se mêler de chasses gardées…

Ils se prennent alors à rêver sur leurs papiers, à décrire ce qui aurait “pu être” et à dessiner des utopies frustrantes.

Prendre le pouvoir politique ou affairiste? De suite les voilà récupérés et inutiles…

Réconcilier

C’est apparemment, la seule façon de réconcilier l’habitant avec son habitat: l’habitant n’a jamais aimé la modernité (il a même inventé le kitsch comme exorcisme contre elle…). Pour regagner la diversité et l’habitabilité, il faut "retoucher terre", se laisser aller aux influences intuitives, "non-domestiquées" de laïcs, et puis, avec eux, en faire une œuvre d’art plurielle.

Quelle issue? Seulement la subversion strictement polie, sans aspérité, obstinée, sans déviance et incontournable…

Aidons donc d’urgence le G8 à se muer en personnages contemporains, urbains et aimables…

note

1
Manifesto G8 meeting: Symposium Internazionale sulle Politiche di Trasformazione Urbana Ecosostenibile, Padova, Italia, 2 marzo 2001. "Nous somme fondamentalement opposés aux politiques suicidaires conduites par le G8 jusqu'à aujourd'hui. (...) La globalisation est une affaire spirituelle, jamais financière. (…) Nous ne sommes pas simplement un nouveau groupe de techniciens payés pour enjoliver quelques détails de méchantes politiques et de cosmétiquer un peu son image. Mais pour les renverses lentement et sans aucune violence."

a propos de l'auteur

Lucien Kroll, architect, honour member of INBAR, Istituto Nazionale de Bioarchitettura.

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018.04
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