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architexts ISSN 1809-6298


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O atual projeto dos CEU é fruto da interação entre arquitetos e educadores, tendo como farol as idéias forjadas pelo educador Anísio Teixeira, que resultou no conceito de escola-parque


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ANELLI, Renato. Architecture et éducation à São Paulo. Arquitextos, São Paulo, dates.year 05, n. 055.02, Vitruvius, dates.dec 2004 <https://vitruvius.com.br/revistas/read/arquitextos/05.055/517/fr>.

“Pourquoi ne pas considérer, dans chaque quartier, l’école ou le groupe scolaire comme une source d’énergie éducationnelle, comme point de réunion sociale, comme siège des sociétés d’amis de quartier, comme point focal de convergence d’intérêts ayant un rapport plus proche avec la vie laborieuse de ses populations?”
Hélio Duarte, architecte,1951(2)

Les Centres d’Éducation Unifiés – CEU (3), grands projets pédagogiques de la mairie de São Paulo, construits entre 2003 et 2004 dans les quartiers périphériques, constituent le dernier chapitre d’une série d’actions visant à lutter contre l’inégalité sociale au Brésil. L’architecture moderne brésilienne est souvent perçue comme éloignée des demandes sociales du pays.

Le stéréotype d’un style monumental, dû à l’action de génies d’exception, est encore vivace. Pourtant, les recherches historiques montrent que l’archi-tecture moderne au Brésil a été influencée par une importante action sociale de l’Etat (4).

Les CEU constituent un nouveau pas dans la longue histoire des interactions entre architectes et éducateurs visant à développer des propositions capables de pallier les perversions de l’urbanisme brésilien (5). L’éducateur Anísio Teixeira est un personnage clé de ce débat. A la suite de ses études postgrades auprès du pédagogue nord-américainJohn Dewey, entre 1927 et 1929, Teixeira a développé etappliqué des politiques éducationnelles selon lesquelles l’écolepublique devait être capable d’atteindre toutes les couchessociales et de jouer un rôle dans la formation des citoyens (6). Alors qu’aux Etats-Unis, l’école était au service d’une communauté active, Teixeira reconnaissait que l’école, au Brésil, ne pouvait être un centre polariseur au sein d’une communauté inexistante. Pour appliquer le pragmatisme américain en tenant compte de l’expansion des villes brésiliennes, il a fallu donner à l’école un rôle majeur dans la transformation de la collectivité en communautés organisées. L’école serait ainsi un instrument structurant des villes et de la société.

Une école-parc

Le concept programmatique d’Anísio Teixeira a trouvé une forme architecturale dans un projet réalisé par Hélio Duarte et Diógenes Rebouças à Salvador (Bahia, 1947). Adeptes de la nouvelle architecture moderne, les deux architectes ont conçu une école-parc. Ouvertes sur un grand espace vert, les salles de cours transparentes rendaient obsolètes les lourds murs en briques des bâtiments scolaires de cette époque. Si les oscillations politiques ont empêché de poursuivre cette expérience à Salvador, celle-ci s’est prolongée à São Paulo, où Duarte est chargé de diriger la planification de la Commission Exécutive de l’Accord Scolaire (1948-1952).

L’expansion urbaine de São Paulo dans les années 40 avait entraîné un immense déficit d’écoles (7). Sous la pression des mouvements populaires, la mairie et l’Etat avaient signé cet accord, qui prévoyait la construction de 100 écoles en cinq ans, pour environ 48 000 enfants. Cet objectif sera dépassé, pour atteindre 140 unités scolaires, parcs pour enfants, bibliothèques et théâtres populaires.

Développant les principes appliqués à Salvador, les projets de São Paulo structurent le programme selon trois thèmes: éducation (salles de cours, musée et bibliothèque); administration et services d’assistance; récréation et sports (halle couverte). Ils se traduisent en volume par des blocs connectés avec des auvents ouverts et sont toujours implantés sur un grand terrain d’aménagement paysager. La halle de récréation devient un endroit de sociabilité entre les étudiants et la communauté, la présence de scènes permettant son utilisation comme espace de spectacles.

Après que la mise en oeuvre de cet accord eut pris fin, ce concept d’école servant de point d’appui pour la structuration sociale et urbaine continua à influencer d’autres programmes de construction scolaire au Brésil. Les CEU en sont l’exemple le plus récent.

Un programme d’écoles modulaires

Le projet d’écoles modulaires conçu par les architectes du Département des Constructions de la Mairie de São Paulo (Edif) comprend trois ensembles volumétriques. Le plus grand, en forme de grille orthogonale, contient les salles de cours, réfectoires, bibliothèque, salles informatiques, laboratoires, salles d’expositions et lieux de convivialité. L’ensemble le plus petit, un disque suspendu, abrite le service de garderie. Le troisième couvre, sur cinq hauteurs d’étage, le théâtre, le gymnase et les salles de répétition.

L’option utilisant des systèmes préfabriqués du marché de la construction a procuré l’agilité nécessaire pour la réalisation d’un programme de 21 unités en un an. Quelques caractéristiques du projet, comme le retrait de la structure horizontale du deuxième étage par rapport au plan externe de la grille, ou la disposition des panneaux en façade, marquent la volonté d’atténuer l’empreinte de la construction préfabriquée, normalement associée aux bâtiments industriels. Ainsi, le fort aspect tectonique est soumis à une abstraction visuelle géométrique, où la pureté des volumes principaux contraste avec les petits volumes qui marquent les accès et les circulations, tout en donnant une échelle humaine à l’édifice.

Contexte urbain

Les variations de composition entre les trois volumes permettent de répondre aux différents contextes d’implantation des CEU. Parmi celles-là, deux méritent une attention spéciale. La disposition perpendiculaire des volumes crée un espace qui rappelle une place, alors que l’enchaînement des deux volumes linéaires en un seul bâtiment accentue leur caractère urbain. Le bâtiment à grille orthogonale permet plusieurs variations dimensionnelles selon le programme et la topographie. Ainsi, il ne s’agit pas d’un système de construction rigide avec des volumes préconçus, mais d’une combinatoire formelle qui s’adapte aux besoins du parti d’implantation.

A São Paulo, les graves problèmes sociaux ont empêché d’instaurer un rapport plus étroit entre les CEU et le tissu urbain existant. Les projets ne se limitent pas à l’action de l’objet sur la table rase, mais essaient d’identifier et de transformer le territoire en établissant un dialogue direct avec ses caractéristiques géo-morphologiques – buttes, mares et cours d’eau. Cette approche est liée à l’action des architectes de “l’école pauliste”, Vilanova Artigas et Paulo Mendes da Rocha notamment. Du fait de l’occupation incontrôlée du sol en périphérie de la ville, les sources d’eau, les mares et les berges des rivières – protégées par la législation environnementale au Brésil – sont les seuls espaces disponibles pour construire des équipements sociaux. Les auteurs des projets profitent de cette situation et essaient d’incorporer ces cours d’eau dans le projet urbain. Ils proposent des parcs fluviaux urbains, thème qui commence à être développé par l’architecture brésilienne en réaction à la dégradation des ressources hydriques (8). Cette version contemporaine de l’école-parc peut produire une nouvelle synthèse entre préoccupations sociale et environnementale.

Le paysage de l’autoconstruction

L’exiguïté de l’espace et la forte pente d’un site comme celui du CEU Rosa da China ont conduit à l’accolement des corps de bâtiment contenant les salles de cours et le théâtre. L’alignement à la corniche crée une ligne horizontale qui souligne la variation topographique des collines de la région. Cette approche rappelle les méga-structures de Le Corbusier, projetées lors de son premier voyage en Amérique du Sud. Toutefois, dans le contexte désolé de la périphérie de São Paulo, il ne reste que la grande masse bâtie en autoconstruction en guise de contrepoint “naturel” du paysage.

Accompagnées par la réalisation d’infrastructures de voirie et de canalisation, ces interventions sont situées dans les quartiers les plus pauvres de São Paulo. L’architecture des CEU essaie de gérer une nouvelle urbanité où forme et programme se croisent dans un projet de sociabilité. Les expériences de l’accord des années 1950 ont donné de bons résultats urbanistiques et sociaux. Les chances de succès de l’initiative contemporaine peuvent déjà être mesurées à la fin de la première phase. Cependant, son futur dépend du changement d’orientation politique de la mairie issue des élections de 2004.

notes

[traduction Flávio Coddou]

1
Article publié originalement dans le numéro spécial sur le Brésil de la revue Tracés – Bulletin technique de la suisse romande. ANELLI, Renato. “Les quatre écoles de la FDE à Campinas“. Lausanne, Tracés, n° 15/16, ano 131, 17 agosto 2005, p. 19-24. L'article de Renato Anelli, ici présenté (version intégral), a été déjà publié dans Vitruvius. Les parties de cette étude son:

GUERRA, Abilio. "Un mariage à la brésilienne / éditorial". Arquitextos nº 64. São Paulo, Portal Vitruvius, set. 2005

OLIVEIRA, Olivia de; BUTIKOFER, Serge Butikofer. "Un voyage vers l’architecture brésilienne". Arquitextos nº 64.01. São Paulo, Portal Vitruvius, set. 2005

ANELLI, Renato. “Architecture et éducation à São Paulo”. Arquitextos, nº 55.02. São Paulo, Portal Vitruvius, dez. 2004

GIMENEZ, Luis Espallargas. "Les quatre écoles de la FDE à Campinas". Arquitextos nº 64.02. São Paulo, Portal Vitruvius, set. 2005

EKERMAN, Sergio Kopinski. "L’oeuvre multiforme de Lelé". Arquitextos nº 64.03. São Paulo, Portal Vitruvius, set. 2005

SALOMON, Maria Helena Röhe. "Programme Favela-Bairro, le cas de Vila Canoa". Arquitextos, Texto Especial nº 331. São Paulo, Portal Vitruvius, set. 2005

2
DUARTE, Hélio. “O problema escolar e a arquitetura”, in Habitat n° 4, juillet 1951, p. 5.

3
Le sigle CEU fait une référence au mot “céu”, qui veut dire ciel en portugais. Alexandre Delijaicov et André Takiya sont les auteurs du projet de base pour les CEUs. Le premier est architecte diplômé à la FAU Belas Artes en 1985, professeur à la FAUUSP et à la FAU Belas Artes, architecte de la Division de Projets du Département d’Edifications du Dicastère de Services et Travaux de la Ville de São Paulo (EDIF-SSO-PMSP). Le second est architecte diplômé à la FAU-USP en 1979, professeur à la FAU Brás Cubas (1995-96), architecte chef de la Section de Projets de la Division de Projets du Département d’Edifications du Dicastère de Services et Travaux de la Ville de São Paulo, Ils ont coordonné les projets qui ont ensuite été développés par différents bureaux pour chaque site.

4
Le présent article a été publié en italien dans la revue Casabella n° 727, novembre 2004.

5
La population urbaine du Brésil passe de 31 % en 1940 à 81 % en 2000. Dans la même période, la population du Brésil passe de 41,2 millions à 169,8 millions d’habitants. Données de l’Institut Brésilien de Géographie et Statistique <www.ibge.gov.br>.

6
Cf. MARTINS, Carlos Alberto Ferreira. “Construir a Escola, Construir a Cidade, Construir o Cidadão”, 5e Séminaire d’Histoire de la Ville et de l’Urbanisme, Campinas, 1998; et BUFFA, E.; PINTO, G. A. “Arquitetura e Educação: Organização do Espaço e Propostas Pedagógicas dos Grupos Escolares Paulistas, 1893/1971”. São Carlos, EdUFSCar, 2002

7
Entre 1940 et 1954, la ville de São Paulo passe de 1,4 million d’habitants à environ 2,7 millions. Ce thème fait l’objet des recherches dans le cadre d’un DEA de l’un des auteurs des projets des CEU. Voir DELIJAICOV, Alexandre. “Os rios e o desenho urbano da cidade. Proposta de projeto para a orla fluvial da Grande São Paulo”, FAU USP, 1998.

a propos de l'auteur

Renato Anelli, architecte, Professeur associé Dépt. d’Architecture et Urbanisme de l’EESC Université de São Paulo à São Carlos Directeur des Travaux de l’administration communale de São Carlos pour la gestion 2001-2004

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